Croisière Cabaret: enfin réalité!

Par Eric Maltais 21 juillet 2016
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Jacques Normand et Conrad Harvey

Eric Maltais

Après plus d’un an de négociations avec les divers partenaires impliqués depuis que son bateau ait accosté au quai de Baie-Saint-Paul, voilà que Croisières Cabaret a pu prendre le large mercredi dernier.

Mais le propriétaire Jacques Normand et son capitaine et partenaire dans l’aventure Conrad Harvey n’avaient pu obtenir tous les permis à ce jour, ce qui les agaçait un brin. À titre d’exemple, le permis de vente d’alcool n’avait pu être libéré parce que la Ville ne pouvait l’autoriser sans que, au préalable, Transports Canada ait donné son aval. Cette technicalité  a d’ailleurs obligé l’équipage du Cabaret a retardé l’aventure, les actionnaires devant même rembourser plus de 200 personnes ayant acheté des billets depuis le début juillet. Maintenant, la page est tournée, le bateau vogue sur les flots du Saint-Laurent et le rêve prend tout son sens.

Le paysage est splendide, les prises de vue proviennent d’angles inconnus à ce jour, donnant un nouvel aperçu de la beauté des paysages à partir de la baie en voguant vers l’Isle-aux-Coudres. Les expéditions quotidiennes, cocktail, d’entreprises, familiales ou autres, selon la demande, varieront entre deux et trois heures, avec la possibilité de repas offerts par des traiteurs locaux.

« Le défi et le rêve! Je ne vis pas cette aventure pour l’argent. Si nous faisons nos frais, ce sera parfait. C’est un défi que je voulais relever car les gens disaient que ça ne se faisait pas d’amarrer un bateau-croisière au quai en raison des marées. Nous prouverons que c’est possible car les heures des marées, on les connaît et nous ajusterons nos croisières en conséquence », explique le métallurgiste de formation, qui a bâti son entreprise dans la confection de silencieux à partir des Éboulements.

«Tout est tellement rendu compliqué quand on réalise des projets aujourd’hui. Mettre ce bateau à flots aurait coûté le double si je n’avais pas pu usiner mes pièces moi-même. C’est incroyable les exigences que les gouvernements demandent. Je me demande comment les jeunes font lorsqu’ils se lancent en affaires », ajoute M. Normand.

Il avoue comprendre une certaine sévérité, compte tenu que des vies sont en jeu lorsque les gens embarquent sur le pont. Ainsi, la capacité d’accueil a été limitée à 50 personnes pour le premier été d’opération, alors que la capacité maximale du Cabaret se situe à 100 individus. « Le fleuve est très complexe et difficile et les équipements sont très sophistiqués. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais que j’ai acheté ce bateau aux États-Unis. Tout a été inspecté au pouce près », a expliqué M. Normand, navigateur dans l’âme, auxiliaire de la Garde côtière canadienne de Petite-Rivière-Saint-François jusqu’à Cap-aux-Oies depuis 16 ans. Le fleuve, il le connaît pourtant.

«Nous créons trois emplois cet été, cinq, l’an prochain. Nous évaluons à 130 le nombre de sorties possibles en une saison mais je crois que les conditions météorologiques nous permettront de sortir une centaine de fois », conclut celui qui a investi plus d’un quart de million dans l’aventure.

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