Manifestations collectives à Québec: Charlevoix répond présent

Par Emelie Bernier 12 novembre 2015
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3 autobus remplis de membres du personnel de la Commission scolaire se sont rendus à Québec à l’occasion des manifestations qui se déroulaient aujourd’hui jeudi. Environ 150 personnes de la région ont ainsi joint leurs voix à celles de quelque 70 000 manifestants pacifiques sur la colline parlementaire et au Parc de la Francophonie.

« C’était une manifestation très posée, sans esclandre, mais qui réunissait beaucoup beaucoup de professionnels liés au monde de l’éducation, mais aussi des gens des traversiers et des syndiqués de la fonction publique de différents secteurs », explique un  participant de la région. Pour sa part, cette personne s’y est rendu pour « dénoncer la saignée que font Couillard et Coiteux » dans le milieu de l’éducation.

La sécurité avait été évidemment rehaussée et le périmètre de sécurité autour de l’Assemblée nationale élargi, mais on ne déplore aucun incident. 

Il s’agit de la première de deux journées de grève du Front commun intersyndical cette semaine. 3 autres journées sont prévues début décembre si les négociations continuent d’achopper.

Les enseignants des écoles de six commissions scolaires, des cégeps ainsi que des travailleurs de la santé étaient parmi les employés en grève dans la grande région de Québec. Des milliers d’enseignants se sont rendus devant le siège social de la Fédération des commissions scolaires dans le secteur Sainte-Foy, apprend-t-on dans un compte-rendu  de Radio Canada.

Demain, les membres du personnel de soutien et les enseignants de la Commission scolaire de Charlevoix ont prévu manifester aux abords des petites écoles de la région en avant midi. Vers 11h30, ils convergeront vers le centre administratif de la Commission scolaire à La Malbaie et l’école Forget à Baie-Saint-Paul.

Casse tête pour les parents

2 autres jours de grève

Casse-tête pour les parents

Le jeudi 12 et le vendredi 13 novembre 2015 seront des journées de grève légale pour le personnel de la Commission scolaire de Charlevoix. Ces journées sans école sont un casse-tête pour les parents, surtout ceux qui n’ont pas de famille dans les environs. Comment le gèrent-ils? Et approuvent-ils ces mesures de pression de la part du personnel?

Par Émélie Bernier

« Personnellement, j’appuie les enseignants à 100% dans leurs revendications et leurs demandes. Par contre, je trouve déplorable que ce soit nous, leurs alliés, qui écopons dans ses moyens de pression », explique Anne-Marie, maman de deux garçons qui fréquentent une école primaire de la région. Sylvie est plutôt d’accord avec les demandes de professeurs, même si elle doit s’absenter du travail pour s’occuper de ses 3 enfants pendant que ceux-ci débraient. «Pour nous qui devons s’absenter du travail sans rémunération, ce n’est pas évident. Il y a des répercussions monétaires. Mais dans l’ensemble, j’appuie les profs, car ils ont besoin de soutien et de conditions acceptables», lance-t-elle. 

Avec quelques mamans, Catherine a organisé un système de garde alternatif. Ainsi, chaque famille a donné une journée de disponibilité durant laquelle tous les enfants du clan élargi son bienvenu! «Mon «chum » est à l’extérieur durant la semaine. Être en solo durant les jours de grève avec 4 enfants, c’est vraiment un casse-tête… et le fait de prendre des congés, en plus d’être à mes frais, met mes patrons, qui sont aussi parents d’enfants en grève, dans le jus! », explique-t-elle. « Au final, on essaie de profiter de la situation. On est congé, on prend du temps ensemble, on invite des amis qui ont des parents qui doivent travailler et on se fait du « fun »! Autant en profiter étant donné qu’on n’a pas le choix », ajoute Catherine. Si elle appuie aussi les profs, elle souhaite que les négociations se concluent rapidement.  Marie, elle, remercie ses amis. «Sans amis pour garder ma fille, ce serait carrément le bordel », n’hésite-t-elle pas à dire. Plusieurs profitent de la présence de grands-parents et de membres de la famille pour continuer de vaquer à leurs occupations professionnelles.

Damien Lapointe, président du Syndicat de l’enseignement de Charlevoix, n’hésite pas à dire que la grève, légale, est « le seul moyen qui reste » devant l’entêtement du gouvernement. «On comprend qu’on dérange les parents et ce n’est pas notre objectif, mais on pense que le combat en vaut la peine. Pour nous et nos conditions, mais pour les élèves aussi », commente M. Lapointe.

Selon lui, les parents saisissent l’importance des revendications. «Quand on fait la grève et que les gens nous sourient, klaxonnent pour nous encourager, on sent qu’on a leur appui. Tout le monde connaît un enseignant et on a besoin d’avoir la population avec nous pour pas que le gouvernement nous arrive avec un décret », argue le président. 3 autres journées de grève sont prévues au calendrier. Si les dates ne sont pas confirmées, les 1, 2 et 3 décembre sont dans la mire. « Tout dépendra des négociations », insiste M. Lapointe.

La Ville de La Malbaie offre une option intéressante aux parents coincés par la grève. Des activités de loisirs  (bains libres, animation sportive) seront offertes au jeunes de 8 à 14 ans au centre sportif les 12 et 13 novembre et ce, à coût modique. La bibliothèque Laure-Conan accueillera quant à elle les jeunes de 5 à 10 ans pour des après-midi « contes et cinéma ».

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