J’ai perdu la flamme

Par Dave Kidd 6 avril 2016
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L’annonce d’une hypothétique reprise de l’aventure olympique pour Québec ne m’emballe pas, mais vraiment pas! À l’époque, je figurais parmi les très enthousiasmés par les Jeux olympiques (JO) de Québec 2002, mais cette fois ma flamme est gelée « ben dure ». 

Je suis motivé par tout ce qui est différent et qui peut aider une région à se développer. Les JO, ce n’est pas rien. Les JO d’hiver dans un coin du monde où l’hiver est bien réel auraient normalement dû m’exciter au plus haut point. Mais non. Même pas un frisson parce que je n’y crois tout simplement pas. La magie n’opère plus. Le seul élément qui m’a émoustillé un peu fut la possibilité d’écouter la discipline du snowboard cross décrite par Dominique Maltais! 

Soyez assurés, je ne doute aucunement de la capacité de Québec d’organiser des jeux. Dans la ville de Régis Labeaume, il y a une puissante machine qui s’appelle GESTEV. Ce présentateur d’évènements domine son sport. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de couvrir des événements qu’ils ont organisés et je ne peux qu’adresser des éloges à l’équipe de Patrice Drouin. Avec eux, tout baigne tout simplement dans l’huile. Patrice Drouin accompagnera d’ailleurs le maire de Québec au siège du Comité international olympique.  

Je ne suis pas le genre à croire que nous sommes nés pour un petit pain. Bien au contraire. Les Québécois ne manquent pas de courage et de détermination. Ils peuvent accomplir de grandes choses et surtout se relever après un échec. Mais dans le cas des Jeux, même s’ils ont essuyé deux refus, c’est que les choses semblent avoir changé. Ce merveilleux monde est aujourd’hui éclaboussé par des scandales… D’où le fait qu’il y a de moins en moins de pays qui cognent à la porte du Comité olympique international. 

Alors, Régis Labeaume s’en va écouter. Il n’a heureusement  pas dit qu’il y allait pour apprendre, comme le notaient les Russes en 1972 dans la fameuse Série du siècle au hockey! Non. Il sera à Lausanne le 11 avril pour se faire expliquer les nouvelles modalités pour l’organisation des Jeux. Ces nouvelles règles commanderaient moins d’argent et ouvriraient la porte à des candidatures conjointes. Déjà, le maire de Québec avait salué la décision  de la Ville de Toronto de retirer sa candidature pour les Jeux d’été de 2024 en prétextant que c’était une sage décision en raison des coûts de « la démesure, qui n’est pas terminée ». 

Un coup d’œil sur un sondage mené dans Le Journal de Québec montre que 61% des répondants disaient que Québec ne devrait pas tenter sa chance. Dans Le Soleil, une journaliste indique que les lecteurs ne sont pas enthousiasmés par cette nouvelle aventure. Je ne suis donc pas le seul à devoir être séduit pour monter à bord du train olympique de 2026. La semaine dernière, la flamme était un peu plus vive avec un appui de 57% à Québec si elle fait équipe avec une autre ville. 500 personnes ont été sondées. La flamme semble s’être rallumée. Attendons quand même pour tirer ce constat. 

En écoutant le maire de Québec, je ne sens pas grand enthousiasme chez lui. Si le chef n’est pas motivé et convaincant, comment voulez-vous embarquer avec lui? Et rappelez-vous de son degré de motivation lorsqu’il était question de l’amphithéâtre qui allait devenir le Centre Vidéotron… 

Pour Charlevoix, la possible aventure olympique de Québec ramène le cas du Massif de Petite-Rivière-Saint-François et la courte piste pour les épreuves de descentes masculines. L’aventure cherche  toujours un plan pour trouver une hypothétique solution pour tenir la compétition. La possibilité d’une candidature conjointe avec une autre ville semble écarter définitivement de la montagne de Daniel Gauthier.  

D’ailleurs, je n’adhère pas plus à la théorie voulant que Québec mise sur des Jeux parce que le retour de la Ligue nationale de hockey ne se réalise pas selon les plans de Québécor. Voyons donc! Il s’agit de deux dossiers très différents qui concernent des partenaires différents. L’un n’empêche pas l’autre. Ils sont distants, même  complémentaires dans le sens de l’offre des spectacles de qualité de calibre international. 

Je vais attendre donc patiemment le retour des émissaires de Québec pour me permettre de conclure sur la suite des choses. Au fond, je demande juste à être convaincu… J’aime ça quand c’est clair, net et précis. Si ce n’est pas 2026, ce sera pour plus tard.  

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