#JesuisOlivierDufour

Par Dave Kidd 20 janvier 2016
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Le cri du cœur d’Olivier Dufour, de Petite-Rivière-Saint-François, n’est pas le premier. Malheureusement, il y en aura d’autres! Nous devrions tous être des Olivier Dufour pour bien faire comprendre que la grande priorité dans Charlevoix demeure la création d’emplois. Pas de jobs? Pas de monde!

Mais ce cri du cœur d’Olivier Dufour a le mérite de faire jaser. Le jeune homme affiche la fierté de son village. Il rêve de le voir vivant comme dans l’temps qu’il jouait au hockey « dans rue » avec ses chums.

Aujourd’hui, il peinerait à trouver assez de monde pour former deux clubs.

Son appel a été repris dans la plupart des médias. Voilà une bien belle nouvelle… Elle alimente les discussions au Tim Hortons et fait réfléchir ceux qui estiment avoir les qualités pour faire un bon maire lorsque Gérald Maltais décidera de se retirer.

Des Olivier Dufour, il y en a dans toutes les municipalités. Il trouve que les choses n’ont pas changé pour le mieux lorsqu’il plonge dans ses bons souvenirs. Je ne vous apprends rien en affirmant que l’économie tourne au ralenti, que des fermetures font mal. Il suffit de mentionner les noms de General Cable et de Produits forestiers Résolu pour comprendre. La liste aurait pu compter les Serres Lacoste et Industries Cover, mais dans un cas la relance est effectuée et dans l’autre c’est une question de mois.

Tous les élus veulent aider à créer des emplois, n’hésitent pas à s’investir afin d’améliorer la situation en région. Le Massif, les parcs nationaux, le Casino de Charlevoix, le Centre d’études collégiales en Charlevoix ne sont pas tombés du ciel. Il a fallu lutter, être persuasif, convaincre, croire, se relever, user de contacts pour les obtenir. « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Ici, on ne peut pas dire ça. Rien n’est facile.

C’est peut-être parce qu’il manque un projet collectif actuellement… Un projet qui unirait nos élus et qui ferait la différence. Les préfets disent faire confiance aux entrepreneurs pour développer. D’accord. Mais cela ne les empêche pas de tenter un grand coup. Pas un mirage subventionné jusqu’à la moelle qui cessera lorsque les fonds auront été épuisés; un projet qui créerait une démarcation et des jobs. Un projet que le ministre de la Capitale-Nationale n’aurait d’autre choix que de le porter fièrement au Conseil des ministres tellement il s’agirait d’une bonne idée.

Des idées, il y en a. La Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) avec Charlevoix 360 et le « Charlevoix en action » de la députée Caroline Simard en ont identifié. Ont-ils trouvé des promoteurs? Ont-ils une liste de priorités? Vont-ils faire le point bientôt?

Publiquement, la députée Caroline Simard a identifié l’électrification des installations du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie comme une priorité. Encore du tourisme, diront certains, mais le tourisme hivernal est payant aussi. La Société des établissements de plein air du Québec n’a pas l’habitude de passer pour un organisme « amateur » lorsqu’elle se lance dans une nouvelle aventure. Ce produit aiderait à diversifier l’offre.

Si le développement régional pouvait se régler avec un coup de baguette magique, il n’y aurait pas eu la lutte du Comité des sans-chemise et toutes les manifestations contre l’austérité. Tout le monde occuperait un emploi et dépenserait dans sa région. Ce n’est malheureusement pas le cas. Charlevoix c’est bien beau, mais c’est un peu loin de l’action parfois. Il faut aussi avoir quelque chose à offrir : des terrains, de l’aide et de la main d’œuvre par exemple. Si tous les jeunes travailleurs quittent, ça n’ira pas bien.

Tous les Olivier Dufour, tous ceux qui sont fiers de vivre ici, tous ceux qui veulent que ça marche, tous ceux qui croient en Charlevoix doivent se « demander ce qu’ils peuvent faire pour [Charlevoix] et non ce que [Charlevoix] doit faire pour eux », disait JFK en parlant des États-Unis.

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