Projet de loi 86: Josée Bouchard défend les régions

Par Emelie Bernier 2 février 2016
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La présidente de la fédération des commissions scolaires du Québec Josée Bouchard est tenace. Le changement de garde au ministère de l’Éducation est selon elle une bonne nouvelle, à tout le moins porteuse d’espoir pour l’avenir de la démocratie scolaire. 

Elle-même élue à la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean, elle a à cœur les régions et s’en fait le porte-étendard auprès des instances politiques. « Je connais la réalité des régions et je vais continuer à exiger qu’elles soient entendues. Je peux comprendre qu’on ne puisse pas entendre chaque commission scolaire, mais au moins des regroupements régionaux! Il faut considérer les situations particulières comme celle de Charlevoix car sinon, on va continuer d’affaiblir nos régions. Ce que ce projet ce loi propose, c’est de déposséder complètement les populations de leur droit de parole et surtout du droit de décider en matière d’éducation», croit-elle fermement. La commission parlementaire sur le projet de loi 86 a été retardée au 8 février. Elle demande au ministre Moreau de la suspendre, le temps de «bien prendre connaissance du projet et de ses impacts. »

Bien que sa Fédération soit ouverte à la discussion, l’élection des représentants qui siègeront sur un éventuel conseil scolaire demeure un incontournable, selon elle. «On ne demande pas le statu quo! Ce que je veux expliquer à M. Moreau, et c’est une position unanime de la fédération, c’est que oui,  on est prêt à partager le pouvoir avec des parents, des gens de la communauté, mais ils devront être élus au suffrage universel. Un élu scolaire, c’est un leader éducatif, c’est quelqu’un qui n’est pas là pour l’intérêt de ses propres enfants. Il porte l’intérêt collectif, les valeurs et les besoins de sa communauté. Il veut s’assurer de la distribution équitable des services et il est redevable à la population », insiste Mme Bouchard.

Elle ne peut que constater une « grande parenté » avec les décisions politiques prises en santé et dans le milieu municipal et celles qui planent en éducation. «C’est effrayant! Les outils régionaux ont été foudroyés dans les 2 dernières années. Est-ce que les gens de Charlevoix veulent que les décisions concernant leurs enfants se prennent au complexe G? Quels seront les impacts sur la réussite de ce brassage-là? », lance-t-elle. Josée Bouchard souhaite rencontrer le nouveau ministre au plus vite. «Il n’y a rien qui m’indique que je ne peux pas lui faire confiance. C’est un homme affirmé, mais qui est capable de négociation. Il faut  qu’il dégage une véritable vision de l’éducation à travers un beau rendez pédagogique. Ce que je lui demande c’est, est ce qu’on a besoin de ça pour mieux faire réussir nos élèves?», questionne la présidente.

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