Les entrepreneurs locaux chargent trop cher

Par Eric Maltais 15 juillet 2015
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Guy Germain, président de l’entreprise portant son nom dont le mandat est de construire la première aile du Petit Manoir du Casino, a tenu à faire le point sur les rumeurs entourant les retombées économiques dans Charlevoix et l’embauche de travailleurs en provenance de l’extérieur.

« À la suite d’une discussion avec Denis Beaubien, propriétaire du Petit Manoir du Casino, à l’effet que plusieurs personnes de la région de La Malbaie se plaignaient du fait que j’utilisais presqu’uniquement de la main-d’œuvre de l’extérieur, je lui ai mentionné que j’aimerais faire certaines précisions », a-t-il lancé d’entrée de jeu.

Il ajoute que M. Beaubien avait été très clair lors de l’octroi du contrat, en demandant de tout faire pour engager des gens de la région, les travailleurs et sous-traitants, en autant que les prix soient compétitifs.

Les sous-traitants avaient aussi le mandat d’engager de la main-d’œuvre locale lorsque la situation se présentait. C’est ainsi que plusieurs entrepreneurs,  Construction Éclair, Habitations Pascal Duchesne, Grue Daniel Fortin, Dentremont Design, Électricité Réjean Savard, Béton Provincial, Fondations Charlevoix, Loutec, Construction Aurel Harvey, Équipement Charlevoix, Jean-Marc Dufour, Vitrerie Côté, Draperie Charlevoix, Béton Dallaire, Maçonnerie Charlevoix et BMR La Malbaie, entre autres, ont obtenu des contrats.

Au total, M. Germain confirme avoir acheté pour plus de 1,5 M $ à des entreprises de Charlevoix, en plus de générer des dépenses salariales dépassant les 250 000 $ pour des travailleurs locaux. M. Germain ajoute que ces chiffres ne tiennent pas compte des retombées économiques diverses reliées au projet, ce qui lui fait dire qu’il travaille vraiment dans l’esprit souhaité par M. Beaubien.

Mais plus important encore, selon M. Germain, il y a un fait surprenant : « Il est vrai de dire qu’il y a plusieurs travailleurs et sous-contractants de l’extérieur et la raison est généralement très simple, pour ne pas dire triste : les prix sont trop élevés. Plusieurs entrepreneurs locaux étaient peu compétitifs dans leurs soumissions ».

M. Germain avoue en ignorer les raisons et confirme qu’il peut faire diverses hypothèses, mais il cite en exemple : « Pour poser des bardeaux d’asphalte sur un toit, des entrepreneurs locaux m’ont proposé des prix qui se sont avérés plus de deux fois plus chers, soit de 85 $ et 110 $ du paquet, alors que mon coût final fut de moins de 40 $ ».

Il ajoute : « Je pourrais citer plusieurs autres cas similaires où les soumissions excédaient outrageusement les prix. Dans d’autres cas, les entrepreneurs locaux contactés préféraient se tenir loin d’un aussi gros projet ». Il donne en exemple le coulage de béton. « J’avais besoin de 9000 pieds carrés par jour lors d’une coulée mais les entrepreneurs locaux ne peuvent couler plus de 3000 pieds carrés par jour ».

Si M. Germain tient à faire cette mise au point, c’est qu’il souhaite réaliser la phase 2 du projet du Petit Manoir du Casino avec plus de fournisseurs locaux.  « Avec l’expérience que j’ai acquise au fil des ans, je connais bien le marché de la construction et je vois bien que les prix sont exagérés. Je dois me trouver des sous-contractants qui sont eux aussi très compétitifs. C’est de cette façon que j’obtiens le meilleur prix pour mes clients et leur respect », conclut-il, prenant soin de rappeler qu’il souhaite travailleur de tout cœur avec de plus en plus de gens de Charlevoix.

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