2e et 3e transformation du bois: l'avenir à la planche, avec Cédréco.

Par Emelie Bernier 8:14 AM - 2 juin 2017
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La scierie de Saint Aimé des Lacs vous accueille.

La crise qui secoue l’industrie forestière est bien réelle. L’impact des politiques protectionnistes de nos voisins du sud se fait sentir jusqu’ici, menaçant la survie même des usines qui peinent déjà à faire travailler leurs équipes à l’année. À plus petite échelle, par contre, des entrepreneurs font de bonnes affaires avec la matière ligneuse qu’ils transforment avec créativité, passion et leadership!
Par Émélie Bernier
À la planche!
À Saint-Aimé-des-Lacs, les frères Simon et Pascal Lavoie sont propriétaires depuis 2010 de l’entreprise Cèdréco, fondée par leur père Yvan en 1996. La scierie familiale, située sur le chemin des Hautes-Gorges, transforme annuellement quelques milliers de mètres cubes. Les activités de la scierie sont concentrées sur certaines essences, principalement le cèdre (ou thuya) destiné à la fabrication de terrasses et de clôtures, notamment, mais aussi le pin et, en moindre quantité, le mélèze.
Des deux frères, Simon est celui que vous risquez de croiser lors de votre passage à la scierie. Pascal, lui, travaille davantage en forêt, même s’il donne un coup de main lors des périodes d’achalandage plus intenses.
En 20 ans, l’entreprise a su bâtir sa réputation en offrant des produits de qualité à des prix plus que compétitifs. « Notre but, ça a toujours été d’avoir un marché de niche, d’où le choix d’aller vers le cèdre. Ce qui nous aide, c’est que le monde a de plus en plus la conscience écologique. Au lieu de mettre du bois traité avec des produits chimiques, ils vont opter pour le cèdre, car le cèdre va durer beaucoup plus longtemps », explique M. Lavoie, visiblement « vendu » à ce bois d’exception. La durée de vie aura tôt fait de compenser pour le petit investissement supplémentaire.
Côté approvisionnement, les Lavoie possèdent un certain nombre de lots boisés qu’ils exploitent eux-mêmes. Ils achètent aussi du bois de forêts privées auprès de producteurs locaux. Ils ont aussi déjà fait affaire avec le Bureau de mise en marché des bois. Ils doivent parfois faire concurrence avec d’autres acheteurs, mais tirent bien leur épingle du jeu. « C’est une essence difficile à trouver qui a beaucoup de valeur. Ça nous prend quand même un certain volume et oui, on serait capables de produire cinq fois plus avec nos équipements. Là, je pense qu’on a trouvé une belle recette. Au pire des cas, si on manque de cèdre, on fait du lambris et des moulures de pin et du plancher de mélèze. Avec le mix, on n’est pas inquiets », explique Simon Lavoie.
Le conflit du bois d’œuvre les affecte « par la bande », comme indique l’entrepreneur. Le ralentissement et la possible fermeture de la scierie de Saint-Hilarion les privent d’un acheteur de proximité pour les essences qu’ils ne transforment pas. « Le sapin, le pin gris, l’épinette et le tremble, on l’abat, mais on ne l’utilise pas. On le vendait à l’usine à Saint-Hilarion. Ils ont suspendu les achats et si l’usine ferme, on va devoir aller ailleurs », indique-t-il.
Le modèle de Cèdréco demeure viable. « Mon père, qui nous donne encore un coup de main souvent, a toujours dit que “le calcul vaut mieux que l’ouvrage”. Nous, on réussit à bien vivre. On investit encore. On bâtit un entrepôt pour faire sécher le bois ici, on va pouvoir en stocker encore plus. On veut développer, mais en gardant notre créneau, notre dimension humaine et notre qualité de vie! », conclut-il.
De huit à neuf personnes travaillent pour Cèdréco.
cedreco.com

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